Quand San Francisco s'allume...
C’est toujours un mélange d’inquiétude et d’excitation qui vous anime lorsque vous vous débarquez dans une ville inconnue. Mais quand il s’agit d’une ville mythique comme San Francisco, l’inquiétude se dissipe bien vite pour faire place à l’émulation de l’enfant de deux ans qui sommeille en vous, soucieux de bien ouvrir ses mirettes pour s’abreuver d’images jusqu’à plus soif. J’étais accompagnée d’un bon guide, le seul, l’unique…Mr Lolotte!
Nous arrivons à San Francisco un peu sur les rotules…Quelques huit heures d’avion avec escale séparent ma bonne vieille Charlottesville de San Francisco et Mr Lolotte souffre encore de ses 6h de décalage horaire de la veille, en provenance du Royaume-Uni. Nous arrivons en fin de matinée et c’est en mettant le nez hors de l’aeroport que je réalise la bêtise que j’ai faite. Enfin, que “j’ai” faite, il faut le dire vite…
Lui : “Mais pourquoi t’as pas pris un pull??”
Moi : “Attends, je t’explique”
Flashback avant d’avant le départ:
Lui : “Quoi, mais tu ne vas quand même pas prendre deux sacs pour 16 jours de vacances!!!”
Moi : “Euh…ben si, il va bien me falloir des pulls, tu sais que j’ai toujours froid”
Lui : “Mais enfin, franchement Lolotte, on part dans le désert!!!!”
Moi : “Oui, mais on ne sait jamais! – Bon d’accord, je ne prends qu’une valise. Exit la petite veste, les gilets, le coupe-vent…”
Pour celles qui n’auraient jamais mis les pieds à San Francisco, prévoyez votre petite laine car la ville est très ventée et brumeuse le matin! Je me suis presque retrouvée transformée en glaçon vivant…
Nous arrivons à notre hotel, le Carlton Hotel, très agréable et après avoir déposé nos affaires et inspecté la propreté de notre chambre (impeccable; et le personnel est très gentil) nous décidons de commencer à jouer les touristes par un tour dans le financial district pour contempler ses skyscrapers (gratte-ciels).
En chemin, nous admirons les jolies façades des célèbres grands magasins Saks, Macy’s et Neiman Marcus situés autour l’Union Square, place centrale de la ville et j’initie Mr Lolotte aux joies de flaner dans un Williams-Sonoma (magasin d’ustensiles de cuisine et autres produits dérivés tres connu aux Etats-Unis). C’est la que je rencontrais ma rivale pour la première fois….qui eût cru qu’une machine à espresso me volerait la vedette!
La fin de journée arrive vite, nous avons faim et malgré les réticences des guides au sujet du quartier des docks, particulièrement touristiques, nous partons en direction du Fisherman’s Wharf.
San Francisco est connue pour être la ville des Etats-Unis où les fruits de mer sont les meilleurs. On peut notamment y manger sur le pouce du crabe frais cuit devant vous,
ou le fameux “clam chowder”, un velouté épais de clams à la crème servi dans une boule de pain appelée “sourdough”. Le “crab sandwich”, courant dans le monde anglo-saxon (au 1er plan), mélange de crabe et de mayonnaise et servie dans le même pain est le meilleur que j’ai mangé jusqu’à présent.
Etant une grande amatrice de poisson et sachant que nous allions ensuite etre confrontés à de la viande (beurk) exclusivement pendant le reste de nos vacances, Mr Lolotte me fit le plaisir de me laisser faire ma cure de poisson...
C’est au Pompei’s Grotto que nous échouons, restaurant d’influence italienne. La ville fût marquée par l’immigration des pêcheurs italiens qui ont fondé le quartier du Fisherman’s Wharf. Cette influence se retrouve apparemment dans bon nombre de restaurants de la ville. C’est la spécialite italienne de fruits de mer appelée “cioppino” que je choisis, un mélange de fruits de mer dans une sauce riche à la tomate. Délicieux! Et malgré les moqueries de Mr Lolotte, je ne regrette pas d’avoir porté le grand bavoir comme cela vous l’est gentiment suggéré! Moi au moins, je ne me suis pas tachée...Le lendemain, un petit-déjeuner “american style” très copieux nous permettra de sauter le repas de midi. Depuis mon arrivée aux USA, je n’avais encore jamais goûté de pancakes préparés par des Américains. C’est au restaurant Sears Fine Food avec ses “World famous pancakes” que nous dégustons un petit-déjeuner capable de repaître l’appétit de Gargantua! J’ai du mal à manger le matin et les pancakes sont énormes!
Je les choisis accompagnées de fraises fraîches et de beurre battu, et je me régale de les arroser d’une (grosse) quantité de sirop d’érable! Mr Lolotte opte pour un petit-déjeuner de type britannique avec des oeufs, des “hash” (raccourci pour “hash browns”, une sorte de pomme de terre sautées façon rostis) et des toasts. Ce restaurant mérite bien sa réputation avec les meilleurs pancakes que j’ai pu manger et pour la peine, nous y sommes retournés une seconde fois!
Direction ensuite le MoMA (Museum of Modern Art), ce qui ne pouvait me faire plus plaisir!
Si nous avons été quelque peu déçus par la collection permanente du musée pour laquelle notre guide annonçait des fresques de Diego Rivera que je rêvais de voir mais qui répondaient aux abonnés absents; nous avons été ravis de tomber sur l’exposition temporaire sur Picasso et les peintres modernes américains. L’architecture contemporaine du musée a été conçue par Mario Botta, l’architecte de la cathédrale d’Evry.
Vient le moment d’embarquer pour…The Rock! J’ai nommé Alcatraz…Le célèbre pénitencier, réservé aux criminels les plus endurcis (dont Al Capone) et dont l’évasion était quasiment imposible dû aux courants glacials qui la cernaient.
Vous avez surement tous vu Escape from Alcatraz (1979) avec Clint Eastwood ou encore The Rock (1996) avec Sean Connery et Nicolas Cage, qui ont été tourné là-bas.
La visite de la prison nous a bien permis de nous imaginer les conditions de vie des prisonniers, enfermés dans des cellules exiguës (1.5 m x 3 m)
et parfois dans les “dark holes” (trous noirs), ces cellules d’isolement privées de toute lumière. J’en frissonne encore…
Une seconde journée se termine doucement et nous remontons tous les Piers (embarquadères) à pieds jusqu’au Fisherman’s Wharf.
Une surprise nous attendait au Pier 39…des otaries! Ces petits amours (bruyants tout de même!) élisent domicile sur les pontons flottants! Les mâles, qui sont fainéants (j’en entends qui râlent au fond) apprécient de ne pas avoir à bouger lors des marées alors que les femelles restent avec leurs petits au large sur les Channel Islands. Un joli spectacle devant lequel vous resteriez des heures à vous amuser de leurs “engueulades amicales”, entassés les uns sur les autres…
Le soir, au Joe’s, une sorte de pub-restaurant, à l’étage avec une jolie vue sur la baie, c’est crabe géant pour moi! Si si, il y a bien du crabe géant aux USA et il est délicieux! Jugez vous-même la taille de la bête!
Au programme du troisième jour, la visite de Chinatown le matin lorsque les chinois font leur marche (je n’en n’avais jamais vu autant, c’est dépaysant!).
En grand gourmands que nous sommes, nous essayons de trouver la fameuse Golden Gate Fortune Cookies Company. Les fortune cookies sont originaires de San Francisco et offerts dans tous les restaurants chinois du pays. Ce sont de petits biscuits en pâte à gaufre et renfermant de petits messages portant des prédictions. La, une odeur de crêpe chaude vous envahit, l’endroit est minuscule, et l’ouvrière travaille avec une dexterité incroyable!
Nous repartons bien évidemment avec un sachet de fortune cookies au chocolat délicieux. De la douceur avant la frayeur que m’ont causée les crapauds vivants vendus chez les poissonniers chinois! Je partis en hurlant…Ne me demandez pas ce qu’ils en font, je ne veux pas savoir!!
Après ces excès, une bonne petite marche s’impose vers le Golden Gate Bridge, le symbole par excellence de San Francisco! Sa couleur rouge contraste magnifiquement avec le bleu de l’océan. Dommage que la ville soit toujours entourée de brouillard pour faire de belles photos.
Pour notre dernier jour, ce sont les hauteurs de la ville que nous avons décidé d’explorer: Pacific Heights, Russian Hill, la Coit Tower (Telegraph Hill)…Et c’est peu dire que de dire des hauteurs qu’elles sont impresionnantes! J’ai eu très peur dans les montées en prenant le taxi tant elles sont raides…Heureusement que leurs freins sont bons dans les descentes! Pour apprécier ceci, rendez-vous comme nous à Lombard Street (Russian Hill), que nous avons courageusement grimpé! En haut, et tout essouflés, nous attendait une jolie vue sur Alcatraz d’un côté
et de l’autre, sur l’ensemble de la ville. J’aime la couleur jaunâtre qui règne dans la ville…Pour la petite histoire, Lombard street est supposée être la rue la plus sinueuse du monde, avec une pente à 27% atténuée par 8 virages en épingle à cheveux. On dirait un serpent, même si cela ne se voit pas forcément très bien sur la photo. Ceux qui ont la mémoire du détail se souviendront peut-être de la célèbre course poursuite du film Bullitt avec Steeve McQueen filmée en partie dans cette rue…
Pour finir, un petit tour d’horizon
des vues de la ville prises du haut de la Coit Tower…
des quelques maisons victoriennes de la ville…
et du quartier des hippies, Haight Ashbury, et ses façades bigarrées…
Mais dépêchons-nous! Car déjà retentit la sonnerie du cable car qui nous mènera vers d’autres aventures…