Les graines de soja de Yoshi ou la recette du bonheur
Je dédicace ce petit billet à mon collègue japonais Yoshitsugu (Yoshi) pour sa gentillesse de tous les jours, ses sourires (qui sont très rares à mon boulot, ça ne les écorcherait pourtant pas). Il m’a soutenue et encouragée depuis mon arrivée dans cet environnement professionnel hostile et c’est ma petite bulle d’oxygène au travail. Je ne l’en remercierai jamais assez.
Je leur ai offert à lui et sa femme quelques-uns de mes modestes cookies d’amour façon tarte de Linz à la framboise. Il m’a offert en retour la recette du bonheur…des graines de soja! Quelle ne fût pas ma surprise à ce moment-là!
Je ne savais que penser de ces petites graines lorsqu’il m’a gentillement tendu le paquet venu tout droit du Japon. Par réflexe, ne pouvant lire le devant du paquet, je l’ai retourné pour essayer de comprendre ce qui était expliqué à l’arrière. Vous savez, un peu comme pour chercher le temps de cuisson des pâtes à l’arrière d’un paquet. Fou rire simultané lorsqu’il a realisé mon geste complètement stupide, l’arrière du paquet étant aussi écrit en Japonais et ne m’apportant donc pas plus d’information.
Je l’ai évidemment remercié pour son présent, un peu dubitative tout de même. Je ne sais pas vous, mais je n’ai pas l’habitude que l’on m’offre des graines de soja! Dans son anglais approximatif, il a fait l’effort de m’expliquer la signification de son cadeau.
J’ai donc appris que le 2 février, les Japonais ouvrent en grand leur fenêtres et jettent de toutes leurs forces des graines de soja au dehors ainsi qu’a l’intérieur de leur maison. Ceci dans le but d’écarter les démons et les mauvais esprits et protéger ainsi leur maison et leur famille. Ils mangent ensuite un nombre de graines de soja égal à leur age, ceci afin d’avoir du bonheur dans leur vie pour l’année à venir.
Le 2 février est peut-être passé, mais l’attention de Yoshi à mon égard m’a énormément touchée. Quelle coïncidence, alors qu’il ne savait pas que je me sentais très mal hier, que de recevoir ce joli présent! J’en étais toute émue.
Comme quoi, ca peut être beau l’humanité. Je ne parle pas le japonais, il ne parle pas le français; nous devons converser en anglais, qu’il ne parle pas très bien et nous finissons toujours pas nous comprendre, souvent à demi-mot.
Et j’en avais les larmes aux yeux lorsque, en me tendant ses graines de soja, il m’a dit “try it, maybe it will bring you happiness in your life… ” (“essaie, peut-être que cela t’apportera du bonheur dans ta vie…”).
Des cadeaux aussi jolis que celui-là, on n’en reçoit pas tous les jours dans sa vie,je le chéris et je n’oublierai jamais.
Moi, j’ai jeté mes graines de soja de toutes mes forces par ma fenêtre ce matin, j’en ai jeté dans mon appartement et j’ai compté religieusement les 27 graines que j’ai mangé par la suite. Yoshi, je ne te remercierai jamais assez de me souhaiter si sincèrement le bonheur dans ma vie.
Il ne me reste plus qu'à ne jamais émettre de soupirs cette année; dans chaque soupir s'échape un peu de bonheur; autre magnifique croyance japonaise!
Mais le bonheur n’en serait pas s’il ne pouvait être partagé, alors, par l’intermédiaire de ce billet, je vous envoie, et particulièrement à vous toutes qui m’avez si gentillement remonté le moral hier, ces quelques graines de bonheur et d’amour*.
Que votre vie puisse en être remplie au quotidien.
*(je vous préviens qu’il est inutile, sous peine de dégats irréparables menant à une interruption de votre activité de blogueuse, de jeter votre écran d’ordinateur par la fenêtre pour obtenir du bonheur, ca ne marche pas dans ce cas-là!)
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